Mars 2020 – Yabakeicha d’Ōita

Ce mois-ci, nous avons sélectionné un Sencha (煎茶), dit Yabakeicha (耶馬渓茶), de Yabakei (耶馬渓) dans la préfecture d’Ōita (大分).

Yabakei

Yabakei, Ōita (UE-PON2600CC BY-SA 3.0)

Sencha de Yabakei

Ce que j’aime bien avec Tomotcha, c’est que je peux voyager dans le Japon, en restant à la maison. Cette fois-ci, on va dans le sud du Japon, jusqu’à la préfecture d’Ōita sur l'île de Kyūshū. Ōita est connue pour ses stations thermales. C'est la région du Japon avec le plus grand nombre de sources d'eau chaude (4,788), et la plus grande quantité d’eau de source (296,000 litres/minute). La nature à Ōita est également très bien préservée.

Le Yabakeicha, comme son nom l’indique, est produit dans la gorge de Yabakei (耶馬渓), inscrite comment monument naturel du Japon. Les théiers poussent sur la colline défrichée, entourés d’un courant limpide et d’un brouillard épais le matin.

L’agriculteur essaie d’employer uniquement des engrais naturels et de réduire l'utilisation d’insecticides agricoles au strict minimum pour produire un thé sain et bon. Comme l’usine de thé se trouve au sein de la plantation, le producteur peut commencer la production du thé dès la récolte, avant que les feuilles ne se fanent.

Plantation de thé à Yabakei

La grande différence de température entre le jour et la nuit dans la gorge rend le thé souple, profond et parfumé. Les feuilles vert-foncé sont jolies, l’amertume distincte n'est pas désagréable, l’umami et le goût fin nous emmènent d’un coup à la gorge de Yabakei, dans la nature.

En ce moment c’est la saison des pêchers en fleurs, ainsi des gâteaux roses représentant les fleurs de pêcher se vendent un peu partout. J’ai dégusté ce Yabakeicha accompagné d'un gâteau de riz en forme de pêche, qui s’appelle « Senju (仙寿) ». L'amertume distincte du thé et la douceur du gâteau s'équilibrent parfaitement.

Yabakeicha avec gâteau de riz en forme de pêche

Le pouvoir de la pêche

Le trois mars (double 3) est connu pour être la fête des poupées ou des petites filles au Japon, mais on l’appelle aussi la cérémonie de la pêche, une fête plus ancienne encore que celle des poupées.

Au Japon, il y a cinq cérémonies saisonnières dans l’année, ayant pour but d’exorciser tous les maux. Ces cinq fêtes correspondent aux changements de saison, moments réputés propices aux maladies.

Chaque cérémonie a son symbole pour se débarrasser des maux: 7 janvier : sept herbes printanières précoces, 3 mars : la pêche, 5 mai : le lis japonais, 7 juillet : le bambou et 9 septembre : le chrysanthème.

Seimei Jinja

Seimei Jinja (晴明神社) à Kyoto est un temple shintō dédié à Abe no Seimei (安倍晴明), astronome ainsi que chaman au 10ème siècle et connu pour l’exorcisation des maux. Dans le temple, il y a une statue de pêche, car la pêche est considérée comme un fruit pour exorciser les maux selon le chemin de ying-yang.

En ce moment, on vit une situation difficile à cause du coronavirus. Je suis donc allée dans ce temple il y a quelques jours pour souhaiter que le COVID-19 soit parti aussitôt que possible de ce monde pour tout le monde. Va-t’en, le corona virus !

Statue de pêche

Préparation du Yabakeicha (Sencha)

La quantité de thé doit être adaptée en fonction du goût désiré : environ 2 cuillères à soupe (10 grammes) de Yabakeicha pour 200ml d’eau.

L’infusion doit durer 60 à 90 secondes dans l’eau entre 70 et 80ºC. La deuxième infusion doit être plus brève que la première, et la troisième encore plus brève dans de l'eau encore plus chaude.

Bonne dégustation !