Avril 2019 – Tamaryokucha de Shimabara

Nous avons sélectionné un Tamaryokucha (玉緑茶) de la région de Shimabara (島原), dans la préfecture de Nagasaki (長崎県). Aussi appelé guricha pour la forme torsadée de ses feuilles, ce thé vert peut s'infuser jusqu'à trois fois. Très doux, il diffuse un goût iodé et végétal.

Tamaryokucha

C’est la deuxième fois que nous vous présentons un Tamaryokucha. Le Tamaryokucha est essentiellement produit sur Kyūshū (九州), surtout dans la préfecture de Nagasaki. De plus, ce thé ne représente que 2,2% de toute la production nationale de thé du Japon. Du coup, c’est un thé précieux, comme l’indique son nom « 玉緑茶 » (thé de vert de jade).

La ville de Shimabara est située sur la péninsule de Shimabara, dans le sud-est de la préfecture de Nagasaki. Il y a longtemps les thés de Shimabara -pas seulement le Tamaryokucha, mais aussi le thé noir ou encore le Hōjicha- étaient connus comme des thés de marque de Kyūshū.

Malheureusement cette région a souvent connu des désastres volcaniques. Assez récemment, en 1991, elle a été dévastée par l’éruption de Fugendake (普賢岳). Dans un environnement aussi difficile, les plantations de thé ont été détruites par la coulée pyroclastique.

Pourtant, les habitants de la péninsule sont repartis de zéro et ont recommencé la production d'excellents thés en une vingtaine d’années, comme ce thé bio que nous avons choisi. Mais il y a beaucoup moins de plantations de thé qu'avant l'éruption.

Pour ces raisons, on appelle le thé de Shimabara le thé du miracle, ou le thé ressuscité de ses cendres, comme un Phénix. On utilise que les premiers bourgeons bien ensoleillés pour le thé. C’est un thé rafraîchissant dans le palais et au goût riche. Voir aussi notre ancien blogpost de mars 2018.

J’ai dégusté ce Tamaryokucha avec un gâteau représentant le printemps, nommé « le banquet du printemps » (春の宴). C’est une scène où les fleurs tombées des cerisiers flottent dans le courant d’un ruisseau. Pas seulement sur les arbres, mais aussi dans l’eau, les fleurs de cerisier sont partout. Le printemps arrive bientôt !

Tamaryokucha avec gâteau «le banquet du printemps»

Jean d’Arc au Japon

Il était une fois dans la région de Shimabara un garçon de 16 ans nommé Amakusa Shirō (天草四郎). D’après la légende, un missionnaire portugais expulsé du Japon en 1613 avait prédit la venue d’un messie de 16 ans dans environ 25 ans, et que le paradis allait se réaliser.

Il a fait son entrée comme prévu, en réalisant quelque miracles, et est devenu le chef de la rébellion de Shimabara (1637-1638). C’est la plus grande rébellion du Japon. Le peuple s’est soulevé contre l’état, car il était exploité, et les chrétiens persécutés.

À l’époque, les étrangers ne pouvaient entrer au Japon que par le port de Nagasaki, d’où le christianisme a par conséquent été introduit au Japon. Amakusa Shirō était aussi chrétien. La révolte a duré 4 mois et elle a été écrasée par le gouvernement. Amakusa Shirō a été décapité et beaucoup de gens d’ici ont aussi été tués.

Après cette rébellion, le gouvernement d’Edo a décidé de fermer le pays aux pays étrangers, situation qui a perduré plus de 200 ans. Amakusa Shirō est encore charismatique au Japon et il est souvent représenté dans la culture populaire : films, mangas, animes et autres jeux vidéo.

Préparation du Tamaryokucha

La quantité de thé doit être adaptée en fonction du goût désiré : environ 2 cuillère à soupe (6 grammes) de Tamaryokucha pour 160ml d’eau. L’infusion doit durer environ une minute dans l’eau à 70ºC. La deuxième infusion doit être plus brève que la première. Le thé se boit jusqu’à la troisième infusion. 3 fois du plaisir en une seule cuillère ! Bonne dégustation !

Si vous avez des questions à propos du thé japonais, n’hésitez pas à nous contacter !