Mars 2021 – Kabusecha de Fukuoka

Ce mois, nous avons sélectionné un Kabusecha (かぶせ茶) dans la région de Yame (八女), de la préfecture de Fukuoka (福岡).

Kabuse

Kabusecha de Yame

Le kabusecha est classé à mi-chemin entre le Gyokuro (玉露) et le Sencha (煎茶), et est un peu plus abordable que le Gyokuro. Il est préparé en recouvrant les feuilles de thé d'un filet pour les protéger de la lumière du soleil pendant 5 à 7 jours avant la récolte. Pour le Gyokuro les feuilles sont couvertes pendant 20 jours.

Protéger ainsi les feuilles des théiers permet d'extraire la quintessence du thé, c'est-à-dire la théanine, un acide aminé qui donne de l’umami et de la douceur au thé. Par opposition, le thé exposé au soleil devient amer et rêche, car la théanine est changé en catéchine par la photosynthèse.

Yabemura

Ce Kabusecha est produit dans un endroit surnommé « le champ de thé dans le ciel », dans un petit village appelé Yabemura (矢部村). Il est situé dans la région de Yame (八女) reconnu pour son Gyokuro, à une altitude de 700 mètres, entre deux hautes montagnes. Les conditions ambiantes sont parfaites pour obtenir un bon thé vert : une grande différence de température entre le jour et la nuit, un brouillard matinal, une insolation courte et de la nature à revendre.

En plus, le producteur de ce thé, Kurihara Seicha (栗原製茶) soigne bien ses théiers à l’aide d’engrais bios depuis plus de 70 ans, et prépare son thé avec soin. Le thé ainsi élaboré par la nature et le producteur a une belle couleur verte et un goût moelleux, sans amertume. Il évoque l’arrivée du printemps.

Ce Kabusecha est doux, délicat, et accompagne parfaitement les sucreries -mais pas trop sucrées- comme des petits biscuits à la fraise appelés « Fukiyose (吹き寄せ) », signifiant « des choses recueillis par le vent ». C’est un thé pour bien accueillir le printemps.

Fukiyose

Pas de pruniers, pêchers ou cerisiers sans…

Les pruniers, pêchers et cerisiers fleurissent à tour de rôle pour annoncer le printemps. Les pruniers, d’abord, entrent en fleur avec un parfum exquis, mais réservé, à la mi-février. Comme ça, on sait que le printemps va bientôt venir. D’ailleurs, le prunier a un autre nom : « Harutsugegusa(春告草) », littéralement « herbe annonçant le printemps ».

Un peu plus tard, début mars, c’est au tour des pêchers et de la fête des filles. La pêche a longtemps été considérée comme un symbole féminin, et un élixir d’immortalité depuis les temps immémoriaux. Enfin, les cerisiers fleurissent à la fin du mois de mars. Avec leur arrivée, on s’aperçoit qu’on est en plein printemps.

Ils se ressemblent bien pour l’apparence, sont classés dans l’arbre latifolié, dans la famille de roses, et ont de petites jolies fleurs roses ou blanches. Comment les distinguer à part la floraison ? Vous pouvez regarder les formes de pétales. Les pétales avec un bout rond, ce sont des pruniers. Les bouts assez pointus, ce sont les pêcher. Et engin les bouts dentelés, ce sont les cerisiers.

Plum, Peach and Cherry
Plum, Peach and Cherry

De toute façon, voir, c’est croire. Mais je vous conseille de les voir de loin, et surtout de ne pas les amener chez vous. Voici, une histoire terrifiante. Un jour j’ai eu l'idée de prendre quelques branches de pêcher pour décorer ma chambre, pour changer d’air, car j’avais le cafard à cause du COVID-19.

Ça s’est bien passé pendant quelques temps, mais un jour, des chenilles ont envahi ma chambre ! Elles se sont réveillées à cause de la climatisation et ont commencé à faire une fête sans ma permission ! C’était une vraie tragédie pour moi, car j’ai très peur des chenilles. Sans bonne raison, je le reconnais…

Attention, il n’y a pas de roses sans épines. Mais aussi, il n’y a pas de pruniers, de pêchers, de cerisiers sans…

Préparation du Kabusecha

La quantité de thé doit être adaptée en fonction du goût désiré : environ 10 à 12 grammes de Kabusecha pour 200ml d’eau. L’infusion doit durer environ 90 secondes dans l’eau à 70ºC. La deuxième infusion doit être fait plus brève que la première, et la troisième encore plus brève.

Bonne dégustation !