Mai 2018 – Shimanto Hōjicha de Kōchi

Nous avons sélectionné un Shimanto Hōjicha (四万十ほうじ茶) du village de Shimanto (四万十) dans la préfecture de Kōchi (高知) sur l'île de Shikoku (四国).

Shimanto Hōjicha

C’est un Hōjicha (ほうじ茶) produit en bordure de la rivière Shimanto (四万十). Un brouillard épais plane le matin et la différence de température entre le jour et la nuit est très importante dans cette région. C’est donc typiquement un endroit propice à la production de thé japonais.

La plupart des théiers se trouvent sur des terrains en pente, on doit donc récolter les feuilles de thé à la main. Le thé ainsi récolté n’a pas de feuilles mortes, ce qui lui confère un goût délicat. Comme ce Hōjicha n’a pas trop de complexité pour le goût, et peu de caféine, vous pouvez en boire quand vous voulez, même juste avant de vous coucher.

J’ai dégusté ce Hōjicha avec un gâteau appelé « Karakoromo (唐衣) ». En japonais karakoromo signifiait à l'origine un vêtement (衣) chinois (唐), puis a pris la signification d'un gilet pour les femmes. Comme l'iris d'eau (appelé Kakitubata (杜若) en japonais) nous rappelle cette veste, Kakitubata est devenu un synonyme de Karakoromo.

C'est surtout vrai dans dans la pâtisserie japonaise, à cause d'un ancien poème :「からころも きつつなれにし つましあれば はるばるきぬる たびをしぞおもふ (Karakoromo Kitsutsunarenishi Tsumashiareba Harubarukinuru Tabioshizōmofu)」. On peut le traduire par : « En laissant ma femme à la maison, avec qui je vis longtemps, pour ainsi dire un Karakoromo usé, je voyage et me sens isolé sans elle ». Si on relie les premières syllabes de chaque vers, ça devient « Ka-Ki-Tsu-Ba(Ha)-Ta ». Voilà, c’est une sorte de jeu de mot japonais. On peut voir des iris d'eau violets durant la saison. Ils sont un symbole du mois de mai.

« Passez voir ! », ou bien « les carpes, venez venez ! » ?

Le 5 mai, c’est la fête des enfants, surtout pour les garçons par opposition au 3 mars qui est réservé aux filles. Dans les familles qui ont des garçons, on décore une Gogatsu Ningyo (五月人形), une poupée de samurai ou de héro classique, tel que Kintaro (voir le blogpost de mars 2017 pour ce personnage) ou les Koinobori (鯉のぼり), une sorte de drapeau en coton en forme de carpe qu’on installe au-dessus de la maison pour souhaiter une croissance en pleine santé à ses enfants.

La carpe est le symbole de succès social. Car elle nage vers l’amont, dans le sens inverse du cours de la rivière. On croyait qu’elles se tranformaient en dragons après avoir atteint la source de la rivière. Voilà, on apprécie beaucoup les carpes, même si on les mange parfois dans quelques endroits du Japon. Il y a le festival de Yottekoi Shimanto (よってこい四万十) pendant cette période, au bord de la rivière Shimanto. Beaucoup de carpes en coton flottent au-dessus de la rivière. Yottekoi (よってこい) a deux sens : « passez voir » ou « venez, les carpes ».

Préparation du Hōjicha

La quantité de thé doit être adaptée en fonction du goût désiré : environ deux à trois cuillères à soupe (5 grammes) de Sakura Ryokucha pour 250ml d’eau. L’infusion doit durer entre trente secondes et une minute dans l’eau à 95-100ºC.

Mais les gens de Shimanto préfèrent boirent le Hōjicha bouilli : d’abord, porter 2 litres d’eau à ébulition, puis ajouter une poignée de feuilles, et laisser bouillir à petit feu pendant deux minutes. Laisser reposer une minute puis passez les feuilles dans une passoire.

Vous pouvez aussi préparer le Hōjicha froid ou le Hōjicha Latte (voir les blogpost de février 2017 et décembre 2017).

Si vous avez des questions à propos du thé japonais, n’hésitez pas à nous contacter !