Février 2024 - Gyokuro de Yame

Nous avons choisi un Gyokuro (玉露), communément appelé « rosée de jade », originaire du district de Yame (八女) dans la préfecture de Fukuoka (福岡), sur l'île de Kyūshū (九州).


Photo reproduite avec l'aimable autorisation du [producteur] (https://www.yame.co.jp/).

Gyokuro : un Joyau de Yame

Le district de Yame (八女) à Fukuoka est réputé pour sa culture du Gyokuro (玉露), un type de thé vert souvent qualifié de « rosée de jade » en raison de sa qualité. Cette région est célèbre non seulement pour son Gyokuro, mais aussi pour l'excellence constante de ses produits. Avec son climat doux et son sol fertile, Yame offre les conditions parfaites pour cultiver des feuilles de thé qui donnent une infusion délicate mais profondément riche en umami, avec un minimum d'astringence et d'amertume.

Le caractère unique du Gyokuro provient de ses méthodes de culture et de traitement, qui le distinguent des autres Sencha. Environ trois semaines avant la récolte, les théiers sont recouverts de draps noirs pour les protéger de la lumière du soleil. Cette étape cruciale réduit la transformation de la théanine - un acide aminé responsable de la saveur umami du thé - en catéchines, qui sont plus amères et astringentes. Cette technique garantit que les feuilles de thé développent un profil de saveur riche et nuancé.


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La période de récolte s'étend de la mi-avril au début du mois de mai et se concentre sur la première à la quatrième feuille à l'extrémité de chaque branche, garantissant ainsi que seules les feuilles les plus jeunes et les plus tendres sont cueillies. Après la récolte, les feuilles sont soumises au processus Fukamushi (深蒸し製法), au cours duquel elles sont cuites à la vapeur plus longtemps que le Sencha typique, ce qui permet d'assouplir la structure cellulaire des feuilles. Vient ensuite un processus de séchage méticuleux, au cours duquel les feuilles sont torsadées dans des machines pour réduire leur taux d'humidité à 5 % (transformant 1000 kg de feuilles fraîches en 180 kg de thé transformé), puis séchées à nouveau pour atteindre un taux d'humidité final de seulement 1 %, avec un soin extrême pour préserver l'intégrité des feuilles. L'ensemble du processus, de la récolte au séchage final, est réalisé en l'espace de 2 à 3 jours afin de préserver la fraîcheur du thé.

Ushijima Seicha (牛島製茶), le producteur de thé à l'origine de notre Gyokuro, a été fondé en 1921. Avec plus d'un siècle d'expérience dans l'industrie du thé vert, ils maîtrisent l'art de la culture et de la production du thé. Le dévouement de l'entreprise à la qualité et à la tradition a été reconnu à l'échelle mondiale, ce qui lui a valu le Grand Prix pour le Fukamushicha au Concours de Paris, dans le cadre de la « Sélection de thés japonais 2022 ». Cette approche méticuleuse de la culture et du traitement du thé par Ushijima Seicha ne préserve pas seulement l'héritage de Gyokuro, mais reflète également le riche héritage et la beauté naturelle de Yame.


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Le Bateau au Trésor : une Tradition de Setsubun

Le 3 février, le Japon célèbre Setsubun, qui marque la veille du printemps et un moment charnière entre l'hiver et le printemps. Cette tradition, mise en lumière dans notre article de blog de février 2019, consiste à disperser des graines de soja séchées autour des maisons pour éloigner les mauvais esprits et attirer la chance. Une coutume unique dans la région du Kansai, en particulier à Kyoto et Osaka, consiste à placer une image de bateau au trésor (宝船図) sous son oreiller pour faire des rêves de bon augure, une pratique observée le 2 janvier dans la région du Kanto (Tokyo, Yokohama, etc.) pour les bénédictions du Nouvel An.

L'imagerie du bateau au trésor est riche en symboles de prospérité et de chance, représentant les sept dieux de la chance avec leurs emblèmes - comme un poisson pour Ebisu et une souris pour Daikokuten - chargés de trésors. La voile affiche souvent le mot « Trésor », une image de Baku, une créature mythique qui dévore les cauchemars, ou un palindrome signifiant la fortune éternelle, incarnant un poème sur la sérénité du temps qui s'écoule à bord d'un doux navire. Ces images, distribuées exclusivement dans certains sanctuaires shintoïstes de Kyoto et d'Osaka à l'occasion de Setsubun, témoignent de la pérennité des coutumes qui célèbrent la transition des saisons, invitant la bonne fortune et les rêves dans la vie des participants.

Le poème est  :« 長き夜の遠の睡りの皆目醒め波乗り船の音の良きかな », lu « なかきよのとおのねふりのみなめさめなみのりふねのおとのよきかな » pour ceux qui connaissent les Hiragana. Il signifie en français « Le long sommeil d'une nuit lointaine nous réveille tous, et le son des bateaux qui surfent sur les vagues est bon ». Le poème est un palindrome, c'est-à-dire qu'il se lit de la même manière à l'endroit et à l'envers.


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Préparation du Gyokuro

Pour une méthode simple de préparation du Gyokuro, utiliser 7 à 8 grammes de Gyokuro pour 200 ml d'eau de source chauffée à 60℃ (140ºF). Infuser le thé pendant 2 à 3 minutes.

Cependant, pour une expérience authentique et savoureuse, le producteur de thé suggère d'utiliser une cuillère à soupe (environ 4 à 6 grammes) de Gyokuro pour 90 ml d'eau de source. La durée idéale de la première infusion est de 60 à 120 secondes à une température de 60℃. Pour la deuxième infusion, augmenter la température à 80℃ et laisser infuser moins longtemps pour faire ressortir une pointe d'astringence et d'amertume dans le thé.


Photo reproduite avec l'aimable autorisation du [producteur] (https://www.yame.co.jp/).

Pour des conseils plus détaillés, reportez-vous à nos articles de blog de février 2019 et de septembre 2015.

Bonne dégustation !