Août 2019 – Hōjicha de Kagoshima/Osaka

Ce mois-ci nous avons sélectionné un Hōjicha (ほうじ茶) récolté dans la préfecture de Kagoshima (鹿児島) puis torréfié à Sakai (堺), dans la préfecture d’Osaka (大阪).

Hōjicha

Voici un Hōjicha, un thé vert torréfié, élaboré à partir d'un thé vert de Kagoshima et de la technologie de torréfaction d’Osaka. On ne produit presque pas de thé à Osaka. Mais c’est juste à côté d'Osaka, plus précisément dans la ville de Sakai (堺市), qu'est né le grand maître du thé japonais, Sen no Rikyū (千利休). Il a perfectionné la cérémonie du thé (茶道, littéralement « la voie du thé ») et établi le concept de wabi (詫び) (en français l’état, ou le style, sobre et serein) dérivé de la voie du thé.

Depuis le moyen-âge au Japon, Osaka était un port important et a prospéré en tant que ville marchande. La plupart des gens d’ici étaient des commerçants, et étaient ainsi ouvert d'esprit pour essayer et accepter les nouvelles choses, comme par exemple le thé venu de Chine. C’est ainsi que la culture du thé s'est rapidement répandue parmi les habitants d'Osaka.

Choisir un thé vert en provenance de Kagoshima va de soi : les conditions y sont très favorables pour produire des thés d'excellente qualité. Pour la torréfaction, Tsuboichi Seicha Honpo est une maison de thé établie en 1850.

Tsuboichi Seicha Honpo est un spécialiste du tri des feuilles, et bien évidemment de la torréfaction. Ils torréfient les feuilles et tiges de thé vert légèrement et doucement, après les avoir soigneusement sélectionnés.

Le Hōjicha ainsi préparé a une senteur rafraîchissante et une couleur dorée, mais il reste encore une nuance de Sencha. Ce Hōjicha est aussi servi dans quelques restaurants étoilés dans le guide Michelin du Japon.

En été, les Japonais mangent souvent des warabimochi (わらび餅), une sorte de gelée faite avec de la farine de fougère et de la farine douce de soja grillé. Il est servi froid. C’est agréable de déguster des warabimochi fondants avec un Hōjicha froid en plein été.

Grand festival d’Osaka : Tenjin Matsuri

Tout récemment, il y a eu un grand festival appelé Tenjin Matsuri (天神祭) à Osaka. Il se tient les 24 et 25 juillet chaque année. C’est l'un des trois grands festivals du Japon avec ceux de Kyoto et de Tokyo. Ce festival a commencé il y a plus de 1000 ans pour qu’on faire venir les divinités sur Terre une fois par an, et pour souhaiter la bonne santé, la prospérité, la paix, etc.

Les gens déguisés, les chars et les sanctuaires portatifs, plus de 3000 participants font la parade dans un quartier d’Osaka d'abord à pied, puis à bord de chars. Le char de Moyooshi-Daiko (催太鼓), avec ses tambours, nous attire pour sa singularité : six batteurs vêtus de tricolores battent un grand tambour sur le char qui secoue violemment comme une bascule. Ils portent un chapeau rouge bizarre. En fait, vous ne pensez pas qu’il ressemble à celui de moyen âge en Europe ?

Il y a aussi le sanctuaire portatif réservé seulement aux filles, qui s’appelle Gal Mikoshi, qu'on pourrait traduire par « sanctuaire portatif pour midinettes ». Normalement il est absolument interdit aux femmes de porter un palanquin divin, car le Shintoïsme considère que les femmes sont impures et ne peuvent donc toucher un sanctuaire dédié à des divinités. Mais ici, à Osaka, on s’en moque ! Osaka est une ville tolérante et gaie !

Préparation du Hōjicha

La quantité de thé doit être adaptée en fonction du goût désiré : pour deux personnes, environ deux cuillères à soupe (8 grammes) de Hōjicha pour 500ml d’eau. L’infusion doit durer 30 à 60 secondes dans l’eau bouillante.

Pendant l’été, vous pouvez aussi boire le Hōjicha froid. Mettez le sachet de 8 à 10 grammes de Hōjicha pour 1 litre d’eau de source dans une bouteille et laissez-la pendant plus de 3 heures au réfrigérateur. Mais le Hōjicha froid ne conserve pas longtemps, il est conseillé de le boire dans les 2 jours.

Si vous avez des questions à propos du thé japonais, n’hésitez pas à nous contacter !