Nouvel-An 2022 – Onocha de Yamaguchi
Pour cette fin d'année, nous avons sélectionné un Onocha (小野茶) dans le district d’Ono (小野), de la préfecture de Yamaguchi (山口).
En fait, ce thé devait initiallement être notre sélection de décembre 2021. Mais en raison de cette épidémie de COVID-19 qui n'en finit plus, nous avons dû réorganiser nos livraisons qui sont donc, provisoirement, essentiellement faites depuis la France. Avec les délais occasionnés, décembre 2021 est devenu janvier 2022, et ainsi nous n'avons fait qu'un seul envoi pour ces deux mois.
Onocha d'Ono
La préfecture de Yamaguchi est située tout à l'ouest de Honshū (本州), l'île principale du Japon. Elle ne produit pas beaucoup de thé aujourd'hui. Pourtant la production de thé y a commencé à l'ère Edo (江戸), il y a environ quatre siècles. Jusqu’au début de l'ère Meiji (明治), on cultivait du thé partout dans cette région. Mais la production a diminué jusqu’à ne plus représenter que 125 tonnes par an aujourd’hui dans la préfecture, pour l'essentiel dans le district d'Ono (小野).
Le développement du thé dans cette région a été entamé par un ingénieur venu de Yame (八女), Fukuoka, où il était très connu pour son thé d'excellente qualité. Il est venu à l’invitation de la préfecture de Yamaguchi. On a fait une grande plantation de thé (100 hectares), en profitant d’une colline douce. On aurait dit un grand tapis vert. La plantation est équipée de drains, ce qui permet d’allonger le période de récolte du thé.
Le sol dans cette zone est pauvre, et consiste surtout en une terre rouge mélée de sable fin. La terre rouge pour la douceur, le sable gris pour l’amertume et l’astringence : cela développe les éléments principaux du thé. Ainsi Onocha (小野茶) a du caractère, un goût riche et une couleur dorée.
Chasseur de Tigre, ou défenseur contre l'épidémie
L’année 2022 est celle du Tigre selon la coutume chinoise. Peut-être que vous connaissez l’histoire du commencement du zodiaque chinois. Le dieu a déclaré un jour qu’il choisissait 12 animaux qui arrivent chez lui au jour fixé, par ordre d’arrivée, et ces 12 animaux pouvaient devenir roi pendant un an à tour de rôle. Le tigre a gagné le 3ème place à cette compétition, après le rat et le bœuf.
Voici l'histoire d’un samurai très brave, qui a chassé un tigre. Il s’appelle Kato Kiyomasa (加藤清正), au service du seigneur Toyotomi Hideyoshi (豊臣秀吉). Ce dernier a demandé à ses soldats de lui rapporter un tigre, en temps de guerre avec les Coréens. Kato Kiyomasa réussit cette mission. Depuis lors Kato Kiyomasa est connu comme “le chasseur de tigre”.
Plus tard, à l’époque d’Edo, le choléra a dévasté les villes du Japon. On l’appelait “Cholori” ou “Choléra”, et on l'écrit “虎狼痢” ou “虎烈刺” en kanji (漢字), en utilisant le caractère du tigre (虎) pour le son “Cho” ou ”Co”, car le tigre représente la puissance et la férocité.
Pour combattre l'épidémie, on a fait des papiers de l’empreinte de la main de Kato Kiyomasa et on les a distribué, car il a vaincu le tigre. Par conséquent, on a cru qu’il pourrait aussi vaincre le choléra. Et maintenant, c’est le COVID-19 qui nous attaque.
Alors pourquoi pas profiter encore de l’empreinte de sa main, comme une amulette?
Préparation d'Onocha
La quantité de thé doit être adaptée en fonction du goût désiré : Environ 4 grammes d’Onocha pour 200ml d’eau. L’infusion idéale doit durer environ 30 à 60 secondes dans l’eau à 60 à 70ºC. On peut faire deux infusions, après il est conseillé de changer les feuilles.
Si vous voulez du thé doux, préparez de l’eau entre 50 et 60ºC. Si vous voulez du thé un peu plus amer, dans l’eau entre 70 et 80ºC. Mais n’utilisez pas d’eau bouillante !
Bonne dégustation !